Vous êtes né à Saint-Cœur-de-Marie, près d’Alma, en 1958, et vous êtes un de nos plus brillants dramaturges. Dans les années 80, Les feluettes jettent un pavé de plus dans la mare des conventions théâtrales au Québec, où sévit déjà la révolution des formes, de la langue et des contenus. Nous assistons à la première histoire d’amour homosexuelle, mise en scène. La pièce s’impose vite en œuvre phare du théâtre canadien moderne, par son abord social et sa structure. L’homosexualité est la clé de voûte de votre œuvre dramatique. Son corollaire, l’homophobie, lui fait obstacle à contre-jour. Cette tension explore les rapports cachés, souvent tragiques, entre les acteurs du drame, et cela, au théâtre, comme dans la vie. Profondément enracinée ici, la portée de votre œuvre est devenue universelle. On n’en compte plus les représentations à l’étranger. On ne compte pas non plus les avancées que lui doit la communauté gaie et lesbienne d’ici et d’ailleurs. C’est grâce à des gens comme vous, qui font tomber les barrières, qui font tomber les tabous par une plus grande connaissance des autres, que notre société progresse. Michel Marc Bouchard, au nom du peuple québécois, je vous fais chevalier de l’Ordre national du Québec.
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