L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Benoît Lacroix (1915 – 2016)

Grand officier (1996)

Chevalier (1991)

Benoît Lacroix fut un dominicain bien versé en philosophie et en théologie. Il se démarqua comme l’un des intellectuels les plus illustres du Québec, notamment en tant que spécialiste des religions populaires et historien de la littérature.

Le père Lacroix naquit à Saint-Michel-de-Bellechasse en 1915. Il entra au noviciat des Dominicains de Saint-Hyacinthe en 1936 et fut consacré prêtre cinq ans plus tard. Il obtint une licence en théologie auprès du Collège des Dominicains d’Ottawa en 1941 et un doctorat en sciences médiévales auprès de l'Institut pontifical d'études médiévales de Toronto en 1951. Il fit ensuite des études postdoctorales à l'École Pratique des Hautes Études de Paris en 1952-1953, puis à la prestigieuse Université d’Harvard, en 1959-1960.

Il enseigna la théologie, l'histoire et les lettres dans plusieurs universités au Québec et à l'étranger. Son port d'attache resta cependant l'Institut d'études médiévales de l'Université de Montréal, où il fut professeur (1945-1985) et directeur (1963-1969).

Cet universitaire apporta beaucoup, au Québec, à l’étude de la religion en tant que discipline savante. Il créa, à Montréal, en 1967, le Centre d'études des religions populaires, qu’il a longtemps su animer de merveilleuse façon. À partir de 1981, il coordonna une vaste enquête portant sur les rapports du peuple québécois avec ses racines religieuses. Du reste, il fut chercheur associé de l'Institut québécois de recherche sur la culture pour la période allant de 1979 à 1990.

Cet homme de foi indépendant de pensée publia une cinquantaine d'ouvrages scientifiques et religieux. Il signa aussi, durant de nombreuses années, de lumineuses chroniques pascales dans La Presse et, surtout, Le Devoir.

Admirable exemple de l’humaniste accompli, le père Lacroix savait, par ses paroles sages et engageantes, dynamiser la réflexion de monsieur et madame Tout-le-monde autour de diverses thématiques de vie. Ses passages réguliers dans les médias, au cours des décennies, avaient un effet salutaire sur la société québécoise.