C’est le 3 mars dernier, à l’âge de 96 ans, que s’est éteinte la mère du théâtre La Poudrière, Mme Jeanine C. Beaubien.
Après avoir étudié l’histoire de l’art, la littérature et l’espagnol à l’Université de Montréal, Jeanine C. Beaubien avait concrètement amorcé sa vie artistique en fondant, avec des amis, la Société d’art dramatique d’Arvida, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, dans les années 1940. En 1957, elle fonda La Poudrière, premier théâtre multiculturel du Canada, qui a présenté plus de deux cents productions durant ses vingt-cinq ans d’existence.
Mme Beaubien avait aussi travaillé à l’écriture, à la traduction et à l’adaptation de nombreuses œuvres théâtrales et musicales pour la scène. En 1997, elle publia La Poudrière réincarnée : 25 ans de théâtre international à Montréal. Par la suite, elle fit don à la Bibliothèque nationale du Québec de documents importants témoignant des activités théâtrales marquantes de ces vingt-cinq années.
Grande philanthrope, Mme Beaubien était la cofondatrice de la Société Alzheimer de Montréal, en plus d’avoir été très engagée dans la cause des démunis de Montréal, par les responsabilités qu’elle occupait au sein de l’Ordre de Saint-Lazare.
Elle avait aussi été juge à la Cour de la citoyenneté, membre du conseil d’administration de Téléfilm Canada et juge administrative de la Régie du cinéma du Québec.
Première femme canadienne à avoir été reçue membre de la Royal Society of Arts de Londres, en 1960, Mme Beaubien était officière de l’Ordre national du Québec depuis 2004 et membre de l’Ordre du Canada depuis 1974. Elle avait également reçu de nombreuses distinctions confirmant la place marquante qu’elle avait occupée dans l’espace culturel québécois et canadien.
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