Le destin nous fait parfois des pieds de nez. À quelques heures à peine de la célébration de la Journée internationale des femmes, le Québec perd une de ses plus ferventes combattantes. La réputée criminologue Marie-Andrée Bertrand est décédée le 6 mars dernier, à l’âge de 85 ans.
À maints égards, madame Bertrand était une femme inspirante. Professeure-chercheuse émérite de l’Université de Montréal, de Berkeley, de Hambourg, d’Oslo et d’Onati en Espagne, elle possède une feuille de route longue et bien remplie. Avant-gardiste, elle a fait avancer de nombreuses causes grâce à son engagement et à sa détermination. Elle lègue à la société de précieux apports en ce qui concerne les femmes et le droit pénal, la politique des drogues, ainsi que les sources de discrimination de genre, de couleur et de classe sociale.
Madame Bertrand disait : « Je suis devenue féministe sans le savoir. » C’était au moment de ses études en criminologie... en 1965! Or, du moment qu'elle l’est devenue, féministe elle est restée jusqu’à la fin de sa vie. Malgré son âge, madame Bertrand était encore active et son dévouement indéfectible à la cause des femmes, toujours aussi ardent. Comme elle le disait si bien elle-même, en 2007 : « Une féministe à la retraite ne connaît pas facilement le repos et ne le désire pas. »
Aussi, jusqu’à la fin de sa vie, cette chercheuse extrêmement rigoureuse, doublée d’une excellente communicatrice et d’une remarquable pédagogue, nous a-t-elle fait profiter de son talent. Le Québec est fier d’avoir pu compter sur la vision d’une femme de sa trempe.
Madame Bertrand était officière de l’Ordre national du Québec et membre du Conseil de l’Ordre depuis 2005. Ce fut un honneur pour nous de la côtoyer.
Le président du Conseil de l’Ordre,
Bernard Voyer, C.Q.
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