L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Marthe Asselin-Vaillancourt (1931 – 2018)

Chevalière (1990)

Marthe Asselin-Vaillancourt s’est fortement dévouée à la cause des femmes, des personnes en difficulté judiciaire, des victimes de violence et des aînés. Elle a reçu le Prix du Gouverneur général en commémoration de l’affaire « personne », en 1995, et le Prix de la justice du Québec, en 1998.

Mme Asselin-Vaillancourt naquit, en 1931, dans le village de Sainte-Flavie. Elle fut scolarisée à Mont-Joli, localité située non loin de son lieu de naissance. À l’âge de 45 ans, elle reprit le chemin des classes et s’inscrivit en travail social au cégep de Jonquière. Elle ne tarda pas à y décrocher un diplôme d’études collégiales, lequel allait lui ouvrir les portes professionnelles de la Sûreté du Québec.

En 1952, elle s’établit avec son mari, Jean Vaillancourt, à Arvida. Dans les années suivantes, elle se consacra entièrement à sa famille, qui comptait quatre enfants.

Féministe avant l’heure, elle fit partie du Conseil des affaires sociales et de la famille, de 1971 à 1974, du Conseil de la justice, de 1976 à 1979, et du nouveau Conseil consultatif canadien de la situation de la femme, de 1973 à 1980. Elle fut aussi coprésidente, de 1991 à 1994, du Comité canadien contre la violence faite aux femmes.

Au début des années 1970, après avoir été secrétaire locale de la Fédération des femmes du Québec, elle en devint présidente régionale (Saguenay–Lac-Saint-Jean) et vice-présidente provinciale. À ce double titre, elle fut appelée à participer aux commissions parlementaires concernant la condition féminine, à se prononcer sur la réforme du Code civil et à s’exprimer sur les questions de droit de la famille. De plus, de 1975 à 1985, elle fut membre de l’organisation du prix Yvette-Rousseau, créé en 1973 par le centre de renseignements et de documentation de la Fédération des femmes du Québec.

Vers la fin des années 1970, elle intégra la Sûreté du Québec, plus précisément le Bureau des enquêtes criminelles de Chicoutimi. Presque aussitôt, elle y élabora un plan d’intervention visant les femmes violentées. Le plan a été présenté au ministre de la Justice, en 1980, et a donné lieu, dès l’année suivante, à un programme d’aide aux femmes victimes de violence, géré par l’unité administrative de Mme Asselin-Vaillancourt. En 1985, on a constitué une équipe d’intervenantes qui s’est mise à proposer un encadrement complet aux femmes victimes de violence, tandis que Mme Asselin-Vaillancourt continuait à fournir des services d’accompagnement dans le système judiciaire.

En 1988, le ministre de la Justice parraina la Loi sur l’aide aux victimes d’actes criminels afin de doter le Québec d’un dispositif d’aide globale pour ces victimes. Cette loi s’est traduite par l’implantation de centres d’aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) sur l’ensemble de la province. En août 1988, le Service d’aide aux victimes d’actes criminels de Chicoutimi inaugurait le CAVAC Saguenay–Lac-Saint-Jean. Au début de 1989, celui-ci amorçait officiellement ses activités sous la direction de Mme Asselin-Vaillancourt, avec ses propres locaux.

En 1999, après dix années passées à la tête du CAVAC Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mme Asselin-Vaillancourt se joignit à la section Jonquière de l’AQDR (Association québécoise de la défense des droits des retraités). En 2000, elle devint présidente de cette section, avant d’être successivement vice-présidente régionale, vice-présidente au développement et vice-présidente provinciale de l’AQDR.

Dans les dernières années de sa vie, Mme Asselin-Vaillancourt s’investissait surtout dans la prévention de la violence envers les aînés et dans la légalisation de l’aide médicale à mourir. Son ultime combat a été de déposer un mémoire pour le projet de loi fédéral C-14.

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