Sheila Fischman, par l’ampleur de son œuvre, occupe une place unique au Québec. Les dizaines de romans et de recueils de nouvelles qu’elle a traduits du français à l’anglais ont grandement contribué au rayonnement de la littérature franco-québécoise. Elle a su choisir des œuvres marquantes et développer une relation de confiance durable avec les éditeurs nationaux et étrangers. Elle compte à son actif la traduction de plus d’une centaine de livres, sans mentionner nombre de textes pour le théâtre, le cinéma et la radio. De nombreux ouvrages traduits par ses soins ont été diffusés avec succès au Canada anglais et à l’extérieur du pays.
Née en Saskatchewan en 1937, Mme Fischman a passé son enfance dans un petit village de l’Ontario. Diplômée de la University of Toronto, elle a fondé, à la fin des années 1960, avec le poète et traducteur D. G. Jones, le périodique semestriel Ellipse : Œuvres en traduction/Writers in Translation, revue d’intérêt majeur qui a permis pendant trente ans au lectorat anglophone et francophone de découvrir des poètes des deux langues, autant contemporains que plus anciens. Pendant les années 1970, elle a dirigé le cahier littéraire du quotidien Montreal Star (1977) et elle a été critique littéraire pour les quotidiens Toronto Globe and Mail (1970-1976) et Montreal Gazette, avec toujours le souci particulier de mettre en valeur la littérature franco-québécoise. Au cours des années 1980 et au début des années 1990, elle a été, aux Éditions du Roseau, directrice de la collection Calliope, qui présentait en français des fictions d’auteurs anglo-canadiens.
Mme Fischman a commencé sa carrière de traductrice littéraire presque par hasard. Après s’être installée au Québec, elle a eu envie, pour perfectionner son français, de traduire La Guerre, Yes Sir! de Roch Carrier. Une petite maison d’édition de Toronto a accepté de publier sa traduction en 1970, et l’ouvrage est devenu un grand succès de librairie au Canada anglais. Très tôt, Mme Fischman a pu, grâce à l’aide de subventions du Conseil des arts du Canada, poursuivre son abondant travail. Aujourd’hui encore, elle fait connaître les auteurs franco-québécois au public anglophone.
Sheila Fischman est devenue membre de l’Ordre du Canada en 2000. Deux doctorats honoris causa lui ont été décernés. Plusieurs prix de traduction lui ont aussi été attribués dont, tout récemment, en 2008, le prix Molson du Conseil des arts du Canada.Video
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