Marie-Claire Blais était à l’avant-scène du paysage littéraire du Québec.
Elle a publié, à l’âge de 20 ans, son premier roman, La Belle Bê, où elle a analysé avec lucidité les ressorts psychologiques d’une haine que voue à un jeune garçon beau et simple d’esprit sa sœur qui, au dénouement, le défigure. Cette violence et cette sauvagerie sont restées présentes dans à peu près tous les textes de Mme Blais.
Aussitôt remarquée, elle a reçu de la Fondation Guggenheim une bourse. C’est aux états-Unis qu’elle a écrit Une saison dans la vie d’Emmanuel, qui lui a valu de remporter, toute jeune encore, le prix Médicis. à partir de là, son œuvre s’est déployée à une vitesse surprenante. Une vingtaine de romans ont été publiés en France et au Québec, tous traduits en anglais. Se sont ajoutés au parcours de la prolifique auteure cinq pièces de théâtre, des recueils de poésie ainsi que des séjours prolongés aux états-Unis, en France et en Chine, notamment.
Le prix Belgo-Canadien, en 1976, le prix France-Québec, une nomination à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, en 1993, et un grand nombre de bourses ont aidé Marie-Claire Blais à s’adonner à une œuvre authentique et exigeante. En voici quelques titres : Tête blanche (1960), L’insoumise (1966), David Sterne (1967), Manuscrits de Pauline Archange (1968), Vivre! Vivre! (1969), Le sourd dans la ville (1980), Visions d’Anna (1982), Pierre (1986), L’ange de la solitude (1989), Un jardin dans la tempête (1990), Soifs (1995).
Des enfances solitaires, des innocences bafouées, des révoltes de même qu’une inusable tendresse sont évoquées par une romancière qui n’imaginait pas de réalisme sans transfiguration ni poésie. Québécoise dans l’âme, Marie-Claire Blais est demeurée une nomade et une militante convaincue de la francophonie.
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