L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Alfred Pellan (1906 – 1988)

Officier (1985)

Né à Québec en 1906, Alfred Pellan, par la vigueur de son talent et la richesse de ses dons, est incontestablement un des peintres les plus importants de l'art québécois.

Il entre à l'âge de quatorze ans à l'École des Beaux-Arts de Québec. Diplômé en 1926, premier peintre boursier du gouvernement du Québec, de 1926 à 1930 il poursuit sa formation à Paris où il demeure jusqu'en 1940, ne rentrant au pays que pour de brefs séjours. Cette longue période parisienne est sa véritable école. Il participe à de nombreuses expositions qui le mènent à la Galerie Jeanne Bûcher auprès de Picasso, Derain, Dufy et Dali. Professeur de 1943 à 1952 aux cours supérieurs de peinture de l'École des Beaux-Arts de Montréal, il fait de ses classes des ateliers libres, favorisant la liberté d'expression de l'artiste et du penseur. Il revient à Paris de 1952 à 1955 comme boursier de la Société royale du Canada.

Homme de contrastes, Pellan peint en grand et en petit formats avec une égale aisance. Il explore des nouveaux matériaux, de nouveaux thèmes, de nouveaux mondes. Dans les années soixante, il réalise de grandes murales tels le vitrail de la Place des Arts en verre fusionné (1963) et la peinture de l'aérogare de Winnipeg. Le théâtre l'a attiré; il a conçu et exécuté costumes, décors, accessoires et maquillages.

L'artiste Pellan a marqué l'histoire de l'art au Québec. Son oeuvre, l'une des plus riches et des plus complexes que le Québec ait produite, a beaucoup voyagé. Pellan a participé à une centaine d'expositions collectives à l'étranger. Plusieurs expositions rétrospectives lui ont été consacrées par des musées et galeries qui ont acquis des collections de ses oeuvres.

De nombreux prix et distinctions ont souligné la valeur exceptionnelle d'Alfred Pellan. Il détient quatre doctorats honorifiques. Dès 1967, il est reçu compagnon de l'Ordre du Canada. «Montréalais le plus remarquable des vingt dernières années» (1978), il se voyait décerner en 1983, la médaille des Arts connexes de l'Institut royal d'architecture du Canada. En 1984, il recevait le Prix «Paul-Émile-Borduas» du gouvernement du Québec «pour son apport dynamique à l'enseignement des arts, pour sa lutte en faveur des libertés indispensables à l'expression artistique et pour ses oeuvres connues et reconnues au Québec comme à l'étranger».