Comédien à l’aise dans tous les registres, Gilles Pelletier avait joué dans une bonne centaine de pièces de théâtre (sans compter maints téléthéâtres et radiothéâtres, notamment ceux de la série Radio-Collège), nombre de radioromans, de téléromans et de téléséries ainsi que vingt-cinq films, pour la plupart de longs métrages. Il avait été longtemps directeur général et artistique de la Nouvelle Compagnie théâtrale. À ce titre, il avait présidé l’Association des directeurs de théâtre. Il avait étudié l’art dramatique auprès de Marcel Chabrier, d’Henri Norbert (à son école), de Sita Riddez, de François Rozet, d’Eleanor Stuart et de Jean Valcourt.
Né à Saint-Jovite, en 1925, M. Pelletier a grandi dans une famille très cultivée, à Montréal, ville où son père avait un cabinet de notaire. Au sortir de l’adolescence, il interrompit ses études normales, car la marine l’attirait fortement. Après avoir été brièvement matelot, sur le Saint-Laurent, il fut recruté par les Forces françaises libres et reçut une formation navale en Angleterre. De retour à la vie civile, bien qu’à l’affût pour s’embarquer sur un éventuel navire, il s’inscrivit en architecture à l’École des beaux-arts de Montréal.
En 1945, le hasard voulut qu’il s’offre pour remplacer un comédien dans la production à laquelle participait, comme comédienne, sa sœur ainée, Danielle, qu’il aidait parfois à répéter en lui donnant la réplique. C’est ainsi qu’il débuta au théâtre avec la compagnie du jeune Pierre Dagenais, L’Équipe, dans Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare, pour ensuite prendre part à d’autres pièces de la troupe.
En 1949, il se vit confier, au sein des Compagnons de Saint-Laurent, le rôle-titre de la tragédie Britannicus de Jean Racine. Dès lors, sa carrière s’ouvrit vaste devant lui.
En 1950, il fit son entrée au cinéma; il tourna dans The 13th Letter (La treizième lettre) d’Otto Preminger, sorti en salle l’année suivante. Par la suite, toujours au grand écran, il enchaîna en figurant dans les longs métrages I Confess / La loi du silence (1953), La terre à boire (1964), Poussière sur la ville (1968), Bingo (1974), Les vautours (1975), Gapi (1982), C’est pas parce qu’on est petit qu’on peut pas être grand (1987), Portion d’éternité (1988), Jésus de Montréal (1989), Nelligan (1991), Coyote Run / Ennemis mortels (1996), You Can Thank Me Later (1998), La grande séduction (2003), Les invasions barbares (2003), Daniel et les superdogs (2004), L’âge des ténèbres (2007), Romaine par moins 30 (2009), Là où Atila passe… (2015) et L’origine des espèces (titre original : Lièvres) (2016).
En 1953, il commença à jouer dans le téléroman La famille Plouffe. Cette année-là, il rencontra sa future compagne de vie, Françoise Graton.
À partir de 1955, il incarna, de manière admirable et inoubliable, le vieux capitaine Aubert, dans le téléroman Cap-aux-Sorciers, diffusé essentiellement pendant la saison estivale.
En 1957, déjà fort d’une cote considérable de popularité, il brilla en se projetant dans le personnage majeur de la pièce Un simple soldat de Marcel Dubé, qui était présentée sous forme de téléthéâtre à Radio-Canada.
En 1959-1960, il se glissa avec aisance dans la peau du caporal Jacques Gagnier pour les besoins de la télésérie anglophone R.C.M.P., laquelle allait connaître une large diffusion hors du Canada.
En 1963, il décrocha l’un des rôles principaux, soit celui du marin Félix Joli, dans le téléroman Rue de l’Anse.
En 1964, avec Françoise Graton et Georges Groulx, il monta, à Montréal, la Nouvelle Compagnie théâtrale, dont l’objet était de faire découvrir au public étudiant les grandes œuvres théâtrales. Il en assura la gestion administrative dès les débuts, puis parallèlement la direction artistique jusqu’en 1982. Il y a signé de multiples mises en scène et a interprété de nombreux rôles d’envergure, naviguant avec aisance du classique au contemporain.
En 1966, il joua, en compagnie de Geraldine Page, sur les planches de Broadway, dans la comédie musicale P.S. I Love You. À peu d’intervalle, il joua en France, dans les feuilletons télévisés Les compagnons de Jéhu (1966) et Le chevalier Tempête (1968-1969).
Dans les années 1970, le comédien était assez peu présent à la télévision. Cependant, il y revint en force en 1987; il tint le rôle central dans le téléroman L’héritage, y interprétant Xavier Garneau jusqu’en 1990.
Dans les trois décennies suivantes, on l’a épisodiquement vu au petit écran dans la peau de divers personnages, par exemple dans le téléfilm Desjardins (1990), les téléromans La misère des riches (1990), Cormoran (1991-1992), La misère des riches II (1992-1993) et Sous un ciel variable (1995) ainsi que les téléséries Chartrand et Simonne (2000), Haute surveillance (2000), Le Plateau (2002), La galère (2007) et Toute la vérité (2011-2014). On l’a aussi vu sur les planches, par exemple dans les pièces Le retour (1992), Œdipe roi (1998), Jacques ou la soumission (2001), Peer Gynt (2003) et Le moine noir (2004).
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