L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Michelle Rossignol (1940 – 2020)

Chevalière (2001)

Ayant cumulé plus de cinquante ans de carrière, Michelle Rossignol était réputée pour son talent de comédienne théâtrale, filmique et télévisuelle, son habileté de metteuse en scène ainsi que son dynamisme de directrice artistique de théâtre.

Mme Rossignol naquit à Montréal en 1940. Elle avait pris des leçons de diction avec Lucie de Vienne, avant de suivre, auprès de Jean Gascon, de Georges Groulx et de Guy Hoffmann, la formation que donnait le Théâtre du Nouveau Monde. De 1958 à 1963, boursière du Conseil des arts du Canada, elle a suivi des cours de mime, d’expression corporelle et d’art dramatique dans l’Hexagone, chez Tania Balachova, et s’est produite sur quelques scènes parisiennes, en plus de plateaux télévisuels français. En 1969, elle a passé trois mois en Californie, pour étudier les techniques de groupe en art dramatique.

C’est véritablement en 1956 qu’elle débuta au théâtre. Dans les années 1960 et 1970, son travail de comédienne en a fait l’une des figures dominantes de l’émergence du nouveau théâtre québécois : on l’a vue jouer notamment dans Les belles-sœurs de Michel Tremblay, en 1971, Les oranges sont vertes de Claude Gauvreau, en 1972, et Sainte Carmen de la Main, aussi de Michel Tremblay, en 1976. En 1998, elle tint le rôle principal dans La peau d’Élisa, de Carole Fréchette, au Théâtre d’Aujourd’hui. Lors de la saison 2007-2008 de ce même théâtre montréalais, elle a fait un retour inattendu sur scène, dans Bacchanale d’Olivier Kemeid, avec alors à son actif au-delà de trente-cinq pièces différentes, sans compter une cinquantaine de téléthéâtres. La saison suivante, qui marquait le quarantième anniversaire du Théâtre d’Aujourd’hui, elle revint sur les planches, une dernière fois, dans Bob de René-Daniel Dubois.

En 1978, Mme Rossignol fit une entrée remarquée dans le domaine de la mise en scène, avec La complainte des hivers rouges de Roland Lepage, au Théâtre du Trident. Elle a enchaîné avec J’ai beaucoup changé depuis... de Jocelyne Beaulieu (1980), La saga des poules mouillées de Jovette Marchessault (1981) et La statue de fer de Guy Cloutier (1982). Par la suite, jusqu’en 1996, elle a totalisé une dizaine de mises en scène, grâce à des œuvres de Michel Garneau, de Robert Marinier et d’autres dramaturges du Québec.

De 1986 à 1988, elle était chef du service du théâtre au Conseil des arts du Canada.

Puis, à peu d’intervalle, elle s’est vu offrir la direction artistique du Théâtre d’Aujourd’hui, une fonction qu’elle a tenue jusqu’au printemps 1998. D’une énergie débordante doublée d’audace, elle a donné ses lettres de noblesse à ce lieu et à sa troupe attitrée, ayant misé sur les nouvelles créations d’ici, sans pour autant délaisser les anciens classiques d’ailleurs, et ayant opté pour un déménagement dans un espace plus vaste. Elle a aussi su faire une large place aux auteures dramaturgiques, par exemple Denise Boucher, Carole Fréchette, Anne Legault, Michèle Magny et Pol Pelletier.

Par ailleurs, elle a connu une grande popularité pour ses rôles dans une douzaine de téléromans et de téléséries, avec une présence sur cinq décennies, entre autres dans Le survenant, Filles d’Ève, La feuille d’érable, Des dames de cœur et Un signe de feu.

Qui plus est, elle a figuré dans une vingtaine de films, ayant tourné notamment avec Jean Beaudin, Jean-Claude Labrecque, Arthur Lamothe et Anne-Claire Poirier. Ses trois dernières participations cinématographiques remontaient respectivement à 2002 (Au fil de l’eau), à 2007 (Toi) et à 2010 (2 fois une femme).

Au reste, de 1971 à 1986, elle enseignait l’interprétation à l’École nationale de théâtre du Canada, au sein de laquelle elle a successivement été directrice adjointe de la section française (1972-1980) et directrice de la section interprétation et écriture (1980-1986).

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