Née à Longueuil en 1929, Micheline Beauchemin fait ses études à l'École des Beaux-Arts de Montréal, puis les poursuit du côté du vitrail à Paris en 1953. Ses visites de tous les grands musées d'Europe se prolongent par un séjour en Grèce en 1954 où elle réalisera ses premières broderies. De retour au Québec, elle commence à exposer ses tapisseries dans les galeries et musées.
Attirée par les grandes surfaces, elle rêve de créer des pièces originales, ce qui l'intéresse au Japon en 1961 où elle étudiera le tissage de rideaux de scène. C'est une tapisserie réalisée pour la Place des Arts de Montréal qui fera connaître Micheline Beauchemin. Elle réalisera par la suite, après avoir effectué des voyages au Japon, en Chine, en Birmanie et au Mexique, le monumental rideau de scène d'opéra du Centre national des Arts à Ottawa.
Des stagiaires de plusieurs pays viennent enrichir leur expérience attirés par la réputation grandissante de Micheline Beauchemin au plan des expositions internationales en Pologne, en Suisse, en Angleterre et en France.
En janvier 1990, une grande exposition de plus d'une vingtaine d'oeuvres de Micheline Beauchemin à la Place des Arts de Montréal présentait les multiples facettes de son art dans Hommage au fleuve St-Laurent, l'hiver.
Depuis La chute d’Icare, grandiose symphonie exécutée au crochet en 1962-63, il y a eu La Porte en 1970 commandée par l'Université de Toronto, Totem de pierre en 1976 et la majestueuse sculpture spatiale en aluminium en 1982 pour la Bibliothèque centrale de Québec, puis Les ailes nordiques, couleur du temps pour le Musée de la civilisation de Hull.
Dans les espaces architecturaux qu'elles habitent, les tapisseries de Micheline Beauchemin captent la lumière et établissent un lien entre l'architecture et le spectateur. À titre d'exemple parmi plusieurs autres, mentionnons un généreux puits de lumière sur plus de six étages qui a été réalisé au ministère du Revenu à Québec.
Élue membre de l'Académie des Arts du Canada en 1970, officier de l'Ordre du Canada en 1974, elle a reçu, en 1976, la Médaille de l'Institut royal d'architecture du Canada, de même que le Prix d'excellence Saidie Bronfman en 1982. Elle détient un doctorat honoris causa ès-arts de l'Université Laval en 1983, le Prix de l'Institut canadien de Québec de même que le Prix d'excellence Lucien Desmarais « La Navette d'or » en 1988. Elle a été boursière du Conseil des Arts du Canada et du ministère des Affaires culturelles du Québec.
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