La carrière de Marcel Junius était consacrée essentiellement à la sauvegarde et à la valorisation du patrimoine culturel, bâti, paysager et naturel du Québec. Cet urbaniste émérite à l’itinéraire atypique était partisan de la « conservation intégrée » en matière d’architecture.
M. Junius naquit dans la ville belge de Verviers en 1925. Diplômé de l’Institut supérieur d’architecture et d’urbanisme de Liège, il exerça la profession d’architecte-urbaniste en Europe pendant dix ans, soit jusqu’à son émigration au Québec.
Dès son arrivée au pays, en 1961, il entra au service de la Société centrale d’hypothèques et de logement en qualité d’urbaniste. Puis, il s’installa à son propre compte, avant de travailler à la Société d’habitation du Québec à titre de directeur de l’architecture.
En 1973, il devint, au sein du ministère des Affaires culturelles, directeur général du patrimoine et, de ce fait, administrateur de la Loi sur les biens culturels de 1972. En 1976, il fut promu conseiller auprès du président de la Commission des biens culturels du Québec. Deux ans plus tard, il passa co-vice-président et, en 1980, président de la Commission. À ce dernier poste, il a cherché à élargir la notion de patrimoine.
En 1984, à l’échelle provinciale, il prit la tête du Conseil consultatif de l’environnement qui, en 1988, allait fusionner avec le Conseil consultatif sur les réserves écologiques (dont il fut membre de 1975 à 1982), pour former le Conseil de la conservation et de l’environnement. Le mandat de M. Junius terminé, le gouvernement du Québec lui confia, en 1989, l’organisation de la XVIe Conférence générale du Conseil international des musées, laquelle devait avoir lieu à Québec en 1992.
M. Junius fut ensuite mandaté par le maire de Québec, Jean-Paul L’Allier (nommé officier de l’Ordre en 2004), pour mettre sur pied l’Organisation des villes du patrimoine mondial. De 1992 à 1998, il fut premier secrétaire général de l’organisme. Dans cette fonction, en 1993, il concourut à faire de Québec le siège de l’organisme. Il contribua aussi à créer, en 1997, la Fondation de l’Organisation des villes du patrimoine mondial (internationale). Celle-ci allait devenir la Fondation des villes du patrimoine mondial, en 1998, et la Fondation Patrimoine historique international (Canada), l’année suivante, avec alors comme vice-président M Junius.
En 2000, M. Junius fut l’artisan d’une première rencontre qui s’est tenue entre la Commission des biens culturels du Québec et le Conseil de l’Europe. Un an plus tard, il fonda et présida l’Institut Québec-Europe : un patrimoine commun, un organisme éphémère qui avait pour vocation le resserrement des relations entre le Québec et l’Europe, à la faveur d’actions patrimoniales reposant sur des repères historico-culturels communs. En 2003, il se fit expert sur les questions de patrimoine auprès du Conseil de l’Europe.
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