Alain Rey avait été reçu chevalier de l’Ordre national du Québec pour son apport inestimable à la qualité et au rayonnement du français. Ce langagier a joué un rôle fondamental en ce qui a trait à la description de la langue française. Avec son épouse, Josette Rey-Debove, et Henri Cottez, l’un des artisans du Petit Robert, il a créé toute une collection de dictionnaires qui a révolutionné l’approche lexicographique, voire lexicologique du parler de Molière dans son historicité et dans sa forme contemporaine. Il n’a eu de cesse de représenter les enjeux et les richesses de son idiome maternel, ayant publié de nombreux ouvrages sur la langue, la sémiotique et la littérature. Contrairement à bien de ses contemporains français, il a été favorable à la féminisation intégrale des titres de fonction et des noms de métiers. En 1997, il a été nommé président de la commission de terminologie, qui relevait du ministère français de la Culture et de la Communication.
M. Rey naquit, en 1928, dans la ville française universitaire de Clermont-Ferrand. En 1952, après des études à la Faculté des lettres de Paris, il se joignit à l’Algérois Paul Robert pour élaborer un dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. En 1954, il se maria à la jeune Française Josette Debove; celle-ci avait intégré l’équipe dictionnairique de M. Robert l’année précédente.
Cinq ans plus tard, il devint officiellement secrétaire général rédactionnel (poste qu’il occupait en réalité depuis 1956) du chantier lexicographique qui a donné naissance au Grand Robert, en 1964, au Petit Robert, en 1967, au Micro-Robert, en 1971, et au Robert junior en 1993.
Paul Robert, peu avant de décéder, en 1980, lui confia la mission de mettre à jour et d’enrichir Le Grand Robert. Dès lors, et jusqu’à son décès, M. Rey a été, en pratique, rédacteur en chef des publications, y compris des dictionnaires bilingues et thématiques, pour la maison d’édition fondée par M. Robert.
Il a étroitement participé à la confection du Grand Robert des noms propres et du Petit Robert 2, tous deux en 1974, ainsi que du Dictionnaire historique de la langue française, en 1992, ce qui constituait un inventaire sans précédent du français, de ses origines et de son évolution.
Pour ce qui regarde le Québec, Alain Rey a enseigné la linguistique à l’Université de Montréal en 1968. Par la suite, il a contribué à la constitution progressive d’une théorie et d’une pratique de l’aménagement de la langue française au Québec, principalement au cours des années qui ont précédé et suivi l’adoption de la Loi sur la langue officielle (1974) et de la Charte de la langue française (1977). Dans la période allant de 1972 à 1977, il prenait annuellement part aux chantiers terminologiques mis en place par l’Office de la langue française. Très versé dans l’étymologie, il a exercé une influence certaine sur les travaux de l’organisme en matière de néologie.
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