Professeure à l’Université McGill, Margaret Lock est l’une des trois plus célèbres spécialistes de l’anthropologie médicale contemporaine. Elle a signé plusieurs ouvrages novateurs, où l’ethnographie, la théorie sociale, l’histoire et la défense des droits sont étroitement liées. Elle a infléchi la manière dont les érudits, les chercheurs en sciences sociales et les cliniciens d’Amérique du Nord, d’Europe et du Japon appréhendent « l’universalité » de la maladie, du vieillissement et de la mort. Elle termine actuellement une recherche de plusieurs années sur la maladie d’Alzheimer.
Margaret Lock est née en Angleterre, en 1936. Elle est bachelière en biochimie de l'Université de Leeds. À l’occasion d'un séjour de quelques années au Japon, elle se familiarise avec la culture de ce pays et en maîtrise la langue. Par la suite, elle fait un doctorat en anthropologie à l'Université de Californie à Berkeley (1976) et des études postdoctorales à San Francisco.
En 1977, Margaret Lock accepte un poste de professeure d'anthropologie au Département d'études sociales de la Faculté de médecine de l'Université McGill. Elle saura y implanter un programme d’enseignement qui est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs d’Amérique du Nord. Passionnément engagée dans la cause des droits humains, notamment sous l’angle des normes et des pratiques touchant à la santé des femmes et des personnes âgées, elle collabore activement au domaine de la santé et prend part, pendant de nombreuses années, à titre consultatif, aux activités de l’Institut génétique des Instituts de recherche en santé du Canada. Elle a présidé divers organismes professionnels, notamment la Society for Medical Anthropology de l’American Anthropology Association.
La recherche qu’elle mène actuellement sur la maladie d’Alzheimer est orientée vers les patients, leurs familles et leurs médecins, ainsi que les spécialistes des sciences fondamentales. Cette recherche recoupe un ambitieux projet connexe, encore embryonnaire, qui porte sur l’histoire de la génétique moléculaire, sur la reconnaissance de plus en plus grande des interactions gène-environnement en ce qui concerne la vulnérabilité à la maladie, sur les tentatives actuelles de diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer, sur les considérations concernant les tests génétiques de détection des maladies à déclenchement tardif, telles que la démence, ainsi que sur leurs interrelations et, subséquemment, les effets de ces pratiques sur les individus visés et leurs familles. Son objectif est de cartographier le contexte social et les conséquences du développement rapide de la génomique moléculaire et des disciplines connexes. Il s’agit d’une étude véritablement révolutionnaire qui viendra couronner une remarquable carrière universitaire.
La professeure Lock est une auteure prolifique et une infatigable conférencière. Ses articles paraissent dans les grandes revues d’anthropologie et de médecine, dont The Lancet. Souvent invitée par des groupes professionnels, des décideurs et des groupes de défense des droits des patients, elle est aussi régulièrement conviée à des émissions radiophoniques et télévisées au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Japon.
Margaret Lock a reçu de nombreuses distinctions, dont le Robert B. Textor and Family Prize for Excellence in Anticipatory Anthropology, de l’American Anthropology Association (2003); le prix Molson, du Conseil des arts du Canada (2002); le prix Léon-Guérin, l’un des prestigieux Prix du Québec (1997); et la médaille Wellcome, du Royal Anthropological Institute of Great Britain (1997). Margaret Lock est membre de la Société royale du Canada depuis 1994.
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