Immigré au Canada en 1965, Mostafa M. Elhilali était une sommité mondiale de l’urologie, maintes fois distingué pour ses travaux de recherche, en particulier sur les maladies de la prostate. Jusqu’à son décès subit, il menait de front des activités scientifiques, d’enseignement, de pratique de la médecine spécialisée et d’animation de sociétés savantes.
Le Dr Elhilali naquit en Égypte en 1937. Il fréquenta l’Université du Caire, où il obtint, entre autres, un diplôme spécialisé en chirurgie (1962) et un diplôme spécialisé en urologie (1963). Puis, il reçut de l’Université McGill un doctorat en chirurgie expérimentale (1969).
Dès 1969, il se mit à enseigner à l’Université de Sherbrooke. Beaucoup plus tard, en 1982, il intégra le corps professoral de l’Université McGill, au sein de laquelle il allait former à l’urologie bien des élèves, dont de nombreux médecins en devenir ou en exercice du Proche-Orient et de la Chine, venus y étudier sur son invitation. Son influence et sa notoriété étaient d’ailleurs telles que l’année même où il devint secrétaire général de la Société internationale d’urologie (1999), l’organisme a déplacé son bureau central de Paris vers Montréal.
Le Dr Elhilali avait occupé plusieurs postes d’encadrement hospitalier ou universitaire : directeur de l’urologie au CHU de Sherbrooke, urologue en chef du CUSM, chirurgien en chef de l’Hôpital général de Montréal, directeur des services chirurgicaux du CUSM, directeur du Département d’urologie et du Département de chirurgie de l’Université McGill, pour ne mentionner que ceux-là.
Mais, il se démarquait avant tout comme chercheur. Il s’intéressait surtout aux atteintes vésicales neurogènes (troubles de la vessie, liés à certaines maladies du système nerveux), au carcinome prostatique (forme de cancer de la prostate) et à l’infertilité masculine. Sa volonté de collaboration avec les acteurs du génie biomédical s’est traduite, d’une part, par la conception et la mise au point de dispositifs médicaux (neurostimulateurs), notamment pour le traitement de la rétention urinaire, et, d’autre part, par l’introduction d’une série d’innovations faisant appel aux thérapies laser et photodynamiques pour le traitement des maladies de la prostate.
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