Chanteuse, compositrice, actrice, elle est née à Trois-Rivières. Elle déménagea toute jeune au Cap-de-la-Madeleine où elle étudia chez les Filles de Jésus. Passionnée de théâtre, elle joua d'abord à Québec avec les Comédiens de la Nef (1946), puis à Montréal avec la Compagnie du Masque, fondée par Fernand Doré et Charlotte Boisjoli. Grâce à une bourse du gouvernement du Québec, elle se rendit à Paris en 1951 pour étudier le théâtre, le mime et la danse chez Bernard Bimont, Marcel Marceau, etc. Le hasard l'a fait passer du théâtre à la chanson. Elle a chanté Vian, Brecht, Ferré ... dans les boîtes de Paris, au Café des Anglais, Chez Moineau, etc.
Rentrée au Canada à l'automne de 1957, elle chanta au Café Saint-Germain-des-Prés de Jacques Normand, à Montréal. Les débuts furent difficiles mais le succès vint, et en septembre 1958, La Semaine à Radio-Canada l'appela " diseuse de grand talent ". Ainsi, peu à peu, elle interpréta les chansons de Gilles Vigneault, Raymond Lévesque, Georges D'Or, etc. Elle devint vite une chanteuse populaire et recherchée. Elle joua dans l'Opéra de Quat'sous, en 1961, et publia son premier disque en 1962. Elle représenta le Canada en 1964 à Sopot et elle chanta par la suite dans une quinzaine de pays des Amériques, d'Europe et d'Afrique. D'abord interprète, elle écrivit ses premiers textes à partir de 1968, par exemple L'Âme à la tendresse, Au milieu de ma vie, As-tu deux minutes. Elle en a écrit une quarantaine, dans lesquels il est surtout question de l'amour, de l'amitié et de son pays.
Elle a enregistré 23 disques et plusieurs autres en collaboration, a joué dans quelques films et spectacles. En 1972, Les Nouvelles littéraires l'ont appelée la « pasionara du Québec ». Les métallos ont créé un prix Pauline-Julien en 1985. Elle a mis fin à sa carrière de chanteuse solo à l'automne de 1985, après plusieurs tournées triomphales en Europe.
Depuis 1985, elle a joué au théâtre dans : Gémeaux Croisées avec Anne Sylvestre de 1987 à 1991; Rivage à l'abandon de Heiner Muller, mise en scène de Gilles Maheux, en 1990; La maison cassée de Victor Lévy Beaulieu à Trois-Pistoles, été 1991; Voix parallèles avec Hélène Loiselle, mise en scène de Lorraine Pintal, au Café de la Place des arts en 1991; Les muses au musée à l'occasion de l'ouverture du Musée d'art contemporain de Montréal.
Son oeuvre a mérité plusieurs récompenses : le second prix de Sopot (1964), le prix Calixa-Lavallé (1975), deux fois le Grand Prix du disque Charles-Cros (1970, 1985). En 1994, le gouvernement français lui rendait hommage en la nommant Chevalier des arts et lettres de France.
Deux ouvrages ont été consacrés à la carrière de Pauline Julien : en 1961, Pauline Julien aux Éditions Seghers, Collection poésie et chanson, par Louis-Jean Calvet; en 1994, Les voies parallèles de Pauline Julien chez VLB éditeur, par Michel Rhéault. Elle a par ailleurs écrit, en collaboration avec Denise Hébert en 1987, L'échappée belle publiée chez VLB éditeur.
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