La cinéaste Anne Claire Poirier a été du nombre des premiers récipiendaires de l’Ordre national du Québec. Ses films sont si profonds et si ancrés au cœur de l’humain qu’ils se répercutent encore sur la société, tant certaines injustices et comportements mis à nu par Mme Poirier sont d’actualité. L’Office national du film (ONF) a donc publié, dans la collection Mémoire, l’intégrale de son œuvre (1963-1996). Ses productions cinématographiques, comme ses interventions dans de multiples forums, ont acquis à la cinéaste et à la femme engagée un large auditoire.
Mme Poirier est née à Saint-Hyacinthe en 1932. Après avoir travaillé à Radio-Canada, elle fait ses débuts à l'ONF en 1960 comme assistante-réalisatrice. Elle passe rapidement à la réalisation avec quelques courts métrages, puis un premier long métrage, De mère en fille, en 1967. En 1973, elle produit deux films dans le cadre de la série En tant que femmes, qui permet à plusieurs réalisatrices québécoises de mettre en lumière les différents problèmes sociaux vécus par les Québécoises. En 1979, son long métrage Mourir à tue-tête provoque de vives réactions en exposant le viol et ses conséquences sur les victimes. De même, le film Tu as crié Let Me Go!, qui relate l'expérience personnelle de sa fille morte violemment en 1994, présente l'univers obscur de la drogue chez les jeunes. Parmi ses œuvres les plus connues, citons : Salut Victor (1989), La Quarantaine (1982), Le Temps de l'avant (1975), Les Filles du roi (1974) et De mère en fille (1968).
Le cinéma d’Anne Claire Poirier a suscité des questionnements qui trouvent écho encore aujourd’hui, en particulier dans nos structures socioprofessionnelles et organisationnelles. Plusieurs de ses films ont été primés. Son dernier film, Tu as crié Let Me Go!, a récolté une foule d’honneurs : du Québec, du Canada anglais, de l’Italie, du Japon, du Portugal. Mme Poirier a reçu le prix du Québec Albert-Tessier en 1988, le Prix du Gouverneur général du Canada pour les arts de la scène en 2001 et le prix Jutra Hommage en 2002. Elle a été élevée au titre d’officier de l'Ordre du Canada en 2003.
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