Georges Brossard a véritablement entraîné le grand public à la découverte d’une branche assez méconnue de la zoologie : l’entomologie. C’est par son exceptionnel talent de vulgarisateur qu’il a su intéresser des millions de personnes aux insectes, même les moins beaux. Bien qu’autodidacte des sciences naturelles, il a été distingué par des universités et des sociétés savantes pour, d’une part, avoir étudié, par l’observation et la capture, les insectes et, d’autre part, avoir valorisé le rôle écologique bénéfique de ces êtres vivants.
M. Brossard naquit, en 1940, à La Prairie, une localité voisine de Brossard, la ville qu’a fondée son père. À sa sortie de l’Université d’Ottawa, il devint notaire. À 25 ans, il ouvrit sa propre étude, où il a travaillé de manière quasi boulimique, sans jamais de vacances, durant treize ans. À 38 ans, quittant une affaire très prospère, il délaissa sa profession afin de s’adonner entièrement à sa passion des insectes.
Des années plus tard, en 1985, il aborda Jean Drapeau, G.O.Q., à l’époque maire de Montréal, en vue de le convaincre de l’intérêt de créer un insectarium grand public dans la métropole québécoise. À la suite de cet entretien, il fut mis en contact avec le directeur du Jardin botanique de Montréal, Pierre Bourque, C.Q., et invita ce dernier à venir voir sa collection considérable d’insectes, hébergée tout entière dans le sous-sol de sa maison. Dès 1986, les deux hommes poussèrent de concert, auprès des autorités gouvernementales, l’idée d’ouvrir un lieu de conservation et d’exposition permanente d’insectes. En 1987, une campagne de souscription populaire a été lancée, sous les auspices du Jardin botanique de Montréal, pour le chantier, qu’a stimulé l’annonce du don de la collection de M. Brossard; celle-ci était alors riche de quelque 150 000 spécimens (insectes proprement dits, arachnides et myriapodes provenant d’une centaine de pays). En 1988, le frère Firmin Laliberté, cofondateur de l’Association des entomologistes amateurs du Québec, céda, à son tour, pour le futur musée, sa prestigieuse collection, qui comportait plus de 100 000 insectes, pour moitié du Québec.
En 1989, le musée est entré en chantier sur le site élargi du Jardin botanique de Montréal. En 1990, on inaugurait l’Insectarium de Montréal. Pendant dix ans, M. Brossard l’a dirigé dans une visée surtout éducative, après avoir suivi une formation en muséologie à l’Université de Montréal. De 1991 à 1999, l’Insectarium a multiplié, à l’endroit de monsieur et madame Tout-le-Monde, les activités de découverte de l’univers entomologique, par exemple avec Croque-insectes (une dégustation de grillons, de phasmes, de scorpions et d’autres bestioles apprêtées délicieusement) et Papillons en liberté (l’observation de milliers de lépidoptères lâchés dans la grande serre du Jardin botanique de Montréal).
L’aventure de l’Insectarium de Montréal, qui s’est révélée fructueuse, a amené M. Brossard à en fonder d’autres, notamment à Reidville (Terre-Neuve-et-Labrador), à La Nouvelle-Orléans et à Shanghai, et à aider une dizaine d’autres à améliorer leur attractivité. Elle l’a aussi conduit à donner dans la vulgarisation télévisuelle, avec les séries Mémoires d’insectes et Insectia. La seconde, dont il a été le coconcepteur et l’animateur, a été distribuée dans pas moins de 160 pays et diffusée, au début des années 2000, sur la chaîne spécialisée Discovery Channel.
Devenu figure populaire du petit écran, M. Brossard s’est passablement investi dans la collectivité et a présenté nombre de conférences sur des thèmes porteurs; et ce, bien au-delà de ses 70 ans!
En 2019, sa collection personnelle de bestioles rampantes et volantes, qu’il avait remontée chez lui, comptait au-delà de 400 000 spécimens.
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