Né en 1914 à Montréal, Jean Chapdelaine fréquente le Collège Sainte-Marie. Récipiendaire d'une prestigieuse bourse de la fondation Cecil Rhodes en 1934, il étudie la philosophie, la politique et l'économie à l'Université d'Oxford. Il profite de son séjour pour voyager sur le continent, où soufflent déjà les vents précurseurs de la guerre.
De retour à Montréal en 1937, il est parmi les premiers Québécois à être recrutés par le Secrétariat d'État canadien aux Affaires extérieures, en même temps que plusieurs futurs grands noms de la diplomatie canadienne. Commence alors une brillante carrière au cours de laquelle les séjours à Ottawa alternent avec des affectations dans les ambassades canadiennes à Washington, Paris, Bonn et Dublin. Il devient sous-secrétaire d'État adjoint et est nommé ambassadeur successivement en Suède, au Brésil et en Égypte.
À la demande du premier ministre Jean Lesage, M. Chapdelaine accepte le poste de délégué général du Québec à Paris en 1965. Son action est déterminante dans la recherche d'un statut approprié pour la délégation québécoise, ouverte depuis 1961. Il parvient à négocier avec le gouvernement français et l'ambassadeur du Canada un cadre approprié à l'action diplomatique québécoise. Par la suite, sa mission est marquée par l'élargissement et l'approfondissement des relations dans de nombreux domaines et jalonnée de nombreux événements historiques où il joue un rôle essentiel, comme la visite du général de Gaulle au Québec, plusieurs séjours de premiers ministres québécois en France et la signature de nombreux accords franco-québécois. La maîtrise de tous les aspects de son métier et la durée exceptionnelle de son mandat expliquent la richesse des réalisations dont il peut se réclamer lorsqu'il quitte la Délégation générale du Québec à Paris en 1976.
De retour au Québec, il travaille au cabinet du premier ministre Lévesque comme conseiller aux questions internationales et occupe plusieurs fonctions au ministère des Affaires intergouvernementales. Il est par la suite sous-ministre adjoint, directeur des Affaires françaises et il dirige la Délégation générale du Québec à Bruxelles en 1977. Tout au long des années 1980, bien qu'à la retraite, il agit comme conseiller au ministère des Relations internationales et devient le mentor de nombreux cadres et professionnels. Il ouvre également pour le Centre québécois des relations internationales, qui donnera naissance à l'Institut québécois des hautes études internationales de l'Université Laval et à la Société des relations internationales de Québec (SORIQ).
Le travail de Jean Chapdelaine au service des gouvernements du Canada et du Québec dans le domaine des relations internationales lui confère sans conteste un statut de pionnier. Il a, en effet, été présent de manière créatrice lors des premiers pas de la diplomatie moderne canadienne et québécoise. Son legs est d'autant plus important que sa carrière couvre plus d'un demi-siècle. La France lui a décerné le titre de commandeur de l'Ordre de la Légion d'honneur en 1976. Il est officier de l'Ordre de la Pléiade et a reçu un doctorat honorifique en sciences sociales de l'Université Laval en 1975.
Vidéo
Recherche dans le site
