Fernand Daoust était nettement identifié au courant nationaliste, progressiste et socialiste de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), une centrale syndicale où ce grand bâtisseur de l’ombre, parfois appelé sur le devant de la scène, a formé, pendant plus de vingt ans, un solide tandem avec Louis Laberge. On lui doit l’organisation de services diversifiés très prisés des membres affiliés de la FTQ. Tout au long de son parcours de syndicaliste, M. Daoust, reconnaissable par son allure digne et son parler châtié, a fortement été associé au combat pour le français comme langue de travail. Sa vie était faite d’un engagement personnel et professionnel qui dépassait la cause ouvrière. Acteur socioéconomique de premier plan, il était membre d’une multitude de conseils d’administration, dont celui des organisations suivantes : le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires, le Conseil des relations internationales de Montréal, l’Université de Montréal, l’UQAM, l’Office québécois de la langue française, la Fondation Lionel-Groulx et l’Office franco-québécois pour la jeunesse. Il a aussi fait partie du Conseil de planification et de développement du Québec ainsi que du Conseil supérieur de l’éducation.
Né à Montréal, en 1926, M. Daoust a été élevé par une mère monoparentale dans des conditions pécuniaires difficiles. En 1942, il entra à l’école primaire supérieure Le Plateau et opta pour le cheminement scientifique. Cinq ans plus tard, il s’inscrivit à l’Université de Montréal, où il s’orienta vers les sciences économiques, puis les relations industrielles.
En 1950, au sortir de ses études, il obtint un poste au sein de l’Union des ouvriers de la sacoche, alors dirigée par Roger Provost (président de la FTQ de 1957 à 1964).
En 1952, il participa à la fondation de la Fédération des unions industrielles du Québec.
En 1954, il fut élu secrétaire-trésorier du Conseil national du travail de Montréal.
En 1955, il se joignit au Congrès canadien du travail comme conseiller de l’Oil, Chemical and Atomic Workers Union (OCAW). En 1959, il devint représentant permanent et conseiller technique à l’OCAW.
En 1962 et en 1963, il tenta une entrée en politique active en se présentant aux élections fédérales pour le Nouveau Parti démocrate dans Maisonneuve-Rosemont. Au cours de la même période, il devint président du conseil provisoire du Nouveau Parti démocratique de la province. Cependant, la scission, au sein du conseil provisoire, a mené à l’établissement, par les dissidents, du Parti socialiste du Québec, une formation dont il fut amené à présider le congrès de fondation en juillet 1963.
En 1964, à la suite du décès subit de Roger Provost, il se lança à la course à la présidence de la FTQ. Au deuxième tour de l’élection, il fut défait d’une seule voix de majorité par Louis Laberge, mais il réussit à être élu vice-président.
En 1968, il quitta l’OCAW et devint directeur québécois du Syndicat canadien de la fonction publique.
De 1969 à 1991, il occupa le poste de secrétaire général de la FTQ et, de 1991 à 1993, celui de président de la centrale.
Par ailleurs, en 1983, à la création du Fonds de solidarité des travailleurs du Québec, M. Daoust en devint le secrétaire du conseil d’administration. Jusqu’en 1994, il assura cette fonction, avant d’être désigné comme le président du conseil d’administration. Jusqu’en 1996, il conserva ce dernier poste, avant d’être responsable des affaires internationales et de passer conseiller spécial auprès du président du Fonds.
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