L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Ethel Stark (1911 – 2012)

Grande officière (2003)

Violoniste et chef d'orchestre de grand talent, Ethel Stark a contribué à enrichir notre héritage musical et à affirmer la présence du Québec dans l'univers de la musique. Seule et sans aide, elle a accompli une chose unique : former un orchestre symphonique féminin de réputation internationale, la Symphonie féminine de Montréal, à l'avant-garde du monde musical québécois pendant 25 ans et premier orchestre du Canada à se produire au prestigieux Carnegie Hall.

Ethel Stark est née à Montréal. Elle étudie le violon au McGill Conservatory, grâce à l'obtention d'une bourse d'études. Elle fréquente le Curtis Institute de Philadelphie, où elle a pour professeurs Lea Luboshutz (violon), Louis Bailly (musique de chambre), Arthur Rodzinski et Fritz Reiner (direction d'orchestre). Elle travaille aussi le violon avec Carl Flesch. En 1934, elle est diplômée avec la mention distinction.

Madame Stark a été la première soliste canadienne invitée à une émission radiophonique aux États-Unis, en 1934; par la suite, elle participera à plus de 300 autres émissions radiophoniques au Canada, aux États-Unis et en Europe. Elle a été soliste, notamment avec le Montreal Orchestra, l'Orchestre des concerts symphoniques de Montréal, le Toronto Symphonic Orchestra et l'orchestre de la société Radio-Canada à Montréal.

En 1940, elle fonde la Symphonie féminine de Montréal, qu'elle dirigera jusqu'à la fin des années 1960. Elle a également fondé et dirigé le New York Women's Chamber Orchestra, la Symphonietta Ethel-Stark et les Cordes de la Symphonie féminine de Montréal. On l'a invitée à diriger les orchestres symphoniques de Toronto, de Québec, de Jérusalem et de Miami, le Nippon Hoso Kyokai, de même que l'orchestre de la société Radio-Canada à Montréal, à plusieurs reprises. Elle a également dirigé un concert spécial à Tokyo avec l'orchestre philharmonique Tokyo Asahi, en l'honneur des échanges culturels entre le Japon et le Canada. Avec le Chœur canadien, elle a représenté le Canada au Festival mondial de la chanson en Israël.

En 1993, la Bibliothèque nationale du Canada l'invite à déposer ses archives et crée le Fonds Ethel-Stark. En 1997, la publication du livre Ces femmes qui ont bâti Montréal lui réserve une importante place.

Boursière du Conseil des arts du Canada, Ethel Stark a entrepris, en 1962, des recherches sur la méthodologie du violon en Europe. Elle a enseigné, entre 1951 et 1975, à la Catholic University de Washington, au Conservatoire de musique de Montréal et à l'Université Concordia.

Madame Stark a reçu le Prix de la Société des concerts des écoles juives populaires et des écoles Peretz, en 1976, et une Citation de citoyenneté distinguée, du Conseil de la citoyenneté de Montréal, en 1977. Elle est membre de l'Ordre du Canada depuis 1979 et membre associée de la Société royale des arts de Londres depuis 1980. L'Université Concordia lui a remis un doctorat honorifique en droit en 1980. En 1992, le Canada lui décernait la médaille commémorative du 125e anniversaire de la Confédération. En 2002, la Médaille commémorative du jubilé de Sa Majesté la reine Élisabeth II lui était décernée par le lieutenant-gouverneur, madame Lise Thibault.