Figure de proue du monde autochtone contemporain, Marcelline Picard-Kanapé est résolument engagée dans l’avenir de la communauté innue et s’est donné très tôt la mission d’ouvrir de nouvelles avenues aux jeunes Autochtones. Elle croit fermement à la coexistence harmonieuse de sociétés qui expriment fièrement leurs différences, à travers leur langue et les autres aspects de leur culture.
Marcelline Picard-Kanapé est née dans la communauté innue de Betsiamites, en 1941. Elle a obtenu un brevet en enseignement préscolaire et primaire de l’École normale Bon-Conseil de Chicoutimi en 1959 et un baccalauréat en éducation de l’Université du Québec à Chicoutimi en 1988.
Sensible au rôle et à l’apport des femmes, dans la société traditionnelle comme dans la société moderne, Marcelline Picard-Kanapé s’est particulièrement illustrée auprès des Premières Nations, et ce, dès la fin des années 50. Elle a été la première institutrice innue de la Côte-Nord et la première Autochtone à siéger au Conseil supérieur de l’éducation du Québec, de 1989 à 1992. Chez les Innus, elle a été la première conseillère politique, de 1972 à 1982, et la première femme élue chef, fonction qu’elle a occupée de 1992 à 1996.
L’apport de Marcelline Picard-Kanapé au domaine de l’éducation est exceptionnel, et son influence s’est exercée sur plusieurs générations d’hommes et de femmes autochtones. D’abord enseignante à l’école primaire de Betsiamites de 1959 à 1977, elle occupe par la suite le poste de directrice de l’école primaire et secondaire de cette localité pendant dix ans. En 1988, elle est responsable de l’uniformisation de l’orthographe montagnais et travaillera pendant des années à promouvoir la langue et la culture innues, notamment par un projet pilote d’enseignement donné d’abord en langue montagnaise à Betsiamites. Directrice de l’école secondaire Uashkaikan depuis 1998, elle a aussi été directrice générale de l’éducation à Uashat-Maliotenam de 1987 à 1992 et directrice de l’école secondaire Otapi en 1997 et en 1998.
Madame Picard-Kanapé a siégé, entre autres, au conseil d’administration de l’Institut culturel et éducatif montagnais et a été membre du Groupe d’évaluation du programme de formation des maîtres à l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle est cofondatrice de la chorale Khani-Khant et de troupes de danse autochtones. Afin de briser le mur d’indifférence et de méconnaissance qui empêche les sociétés québécoise et autochtone de tirer profit de leur richesse culturelle, elle participe fréquemment à des forums et des conférences qui ont pour objet de favoriser le rapprochement entre les deux cultures.
Marcelline Picard-Kanapé a reçu un doctorat honorifique de l’Institut national de la recherche scientifique (2003) ainsi que la Médaille de l’Université du Québec à Chicoutimi (1994) et la Médaille du centenaire de la Confédération (1967). De plus, le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien a souligné ses 20 années de service, en 1979, tandis que le Centre des services éducatifs de Betsiamites lui a rendu hommage à l’occasion de ses 25 années au service de l’éducation, en 1985.
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