Gisèle Lamoureux militait pour protéger l’habitat d’espèces végétales fragiles ou en péril. Cette botaniste pilota des démarches énergiques ayant mené à l’adoption, en 1999, par l’Assemblée nationale, d’une plante indigène, l’iris versicolore, comme nouvel emblème floral du Québec. Jusqu’à son décès, elle était la coordonnatrice et l’âme dirigeante de Fleurbec, un organisme réputé pour ses ouvrages qui font référence dans la connaissance et l’identification des plantes sauvages de la province.
Mme Lamoureux naquit à Montréal en 1942. Elle étudia à l’école normale pour être enseignante. Une fois diplômée, elle devint institutrice au primaire. Mais sa passion pour le monde végétal l’a poussée à revenir sur les bancs d’école : elle décrocha un baccalauréat en botanique de l’Université de Montréal et une maîtrise en écologie forestière de l’Université Laval.
Au sortir de ses études universitaires, elle se mit à travailler à la pige. Après avoir enchaîné inventaires floristiques et charges de cours (collégiaux et universitaires), elle caressa l’idée de publier des guides de terrain qui permettraient au grand public de découvrir la flore d’ici. Elle en vint à rallier à son idée une bonne douzaine de personnes avec qui elle forma le groupe Fleurbec* en 1973. Avec l’appui de l’Éditeur officiel du Québec, Fleurbec a publié Plantes sauvages printanières, en 1975, année où le groupe s’est officiellement constitué en organisme à but non lucratif, Plantes sauvages des villes et des champs, en 1977, et Plantes sauvages printanières en 1979. Puis ont suivi d’autres guides du genre, dont l’incomparable Flore printanière (paru en 2002), avec Fleurbec comme maison d’édition à part entière. Sur plusieurs décennies, la production de tous ces guides a fait de Mme Lamoureux une auteure principale, photographe, graphiste, chargée d’édition et même terminologue (elle a francisé et normalisé quantité de noms de végétaux).
En 1996, Mme Lamoureux créa, avec deux autres personnes, une association ayant pour objet premier de protéger la flore québécoise sauvage : FloraQuebeca. Elle la présida dès les débuts. L’une des premières actions de FloraQuebeca a été de contrer les risques de surrécolte des plantes de sous-bois à croissance lente, par exemple l’ail des bois, les trilles et les cypripèdes.
Par ailleurs, à l’échelle provinciale, Gisèle Lamoureux fut la première personne à prendre la tête de l’important Comité aviseur sur la flore menacée ou vulnérable (1993-1996), après avoir fait partie du Conseil consultatif sur les réserves écologiques (1985-1988) et du Conseil consultatif de l’environnement (1986-1987). Du reste, elle se joignit, en 1994, au conseil d’administration de l’Union québécoise pour la conservation de la nature.
* Fleurbec a expérimenté divers modes de fonctionnement. D’abord fondé sur le bénévolat d’une équipe de passionnés, le groupe a évolué vers une structure complexe, intégrant bénévolat, travail rémunéré et travail à redevances. Il a mené, par le passé, quelques campagnes de sensibilisation visant la conservation du patrimoine végétal québécois.
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