Affichant une double nationalité (catalano-canadienne), le peintre polyvalent Jesús Carles de Vilallonga a marqué les arts visuels, ici, et à l’étranger. Son parcours créatif est intimement lié au Québec. M. Vilallonga vit et travaille maintenant à Barcelone.
Né en 1927, en haute Catalogne, M. Vilallonga dessine depuis sa tendre enfance. À l’âge de onze ans, il remporte le premier prix de peinture d’un concours organisé par son école. Après avoir fait des études en architecture à l’Université de Barcelone, il décide de devenir peintre et s’installe dans un atelier voisin du sculpteur Jordi Bonet. Il ira parfaire sa formation à l’École des beaux-arts de Paris en 1952.
Invité à exécuter la décoration d’un restaurant espagnol à Montréal, M. Vilallonga s’établit au Canada en 1955, après un séjour à Philadelphie; ce sera le début de trente années de travail infatigable, partagé entre la Catalogne et le Québec.
Évoluant parmi la bohème artistique de Montréal, il côtoie plusieurs créateurs : Guido Molinari, Jean-Paul Mousseau, Robert Roussil, Armand Vaillancourt et les quatre signataires du Manifeste des plasticiens. En 1958, il expose à la Dominion Gallery of Fine Art, à laquelle il restera lié jusqu’à sa fermeture, en 2000. Malgré les nombreux mouvements d’abstraction auxquels on assiste dans le Québec moderne des années 1960, il élabore – dans un formalisme qui lui est toujours exclusif à ce jour – une œuvre empreinte de fascination pour l’esprit et le corps de la femme.
En Catalogne, il fréquente le peintre Marcel Duchamp et l’écrivain Henry-François Rey, ainsi que Ramon et Antonio Pitchot, des artistes catalans. En 1967, il fait la connaissance de Salvador Dali avec qui il collaborera à la création de sculptures.
Au fil des ans, il multipliera les expositions au Canada, aux États-Unis et en Europe, et une multitude de travaux lui seront consacrés : monographies, ouvrages généraux et de référence, catalogues d’expositions et périodiques.
Mais c’est au Québec que l’artiste trouvera sa manière de peindre. Il y explorera le thème urbain en prenant ses distances par rapport à la réalité. D’un attachement indéfectible envers la Belle Province, le peintre liera plusieurs de ses œuvres à l’histoire du Québec et à ses artisans. Par exemple, il illustrera la poésie de Gilles Vigneault dans l’ouvrage Le regard des mots. En 2008, pour souligner le 400e anniversaire de Québec, il réalisera une dizaine d’œuvres inspirées du fondateur de la ville, Samuel de Champlain.
Avec la force du cœur, il crée à Montréal, en 2006, une série de tableaux pour une exposition destinée à venir en aide aux enfants atteints de déficience intellectuelle.
Selon Jesús Carles de Vilallonga, l’homme peut embellir le monde, notamment en le rêvant. Ses œuvres les plus connues reflètent l’humanité, l’amour, la féminité et la nature. Portrait imaginaire des 24 génies universels d’aujourd’hui est sans doute la création la plus ambitieuse de sa carrière; elle se trouve au campus de l’Université Concordia de Montréal.
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