Qualifié de cinéaste de la littérature québécoise, Jean Beaudin était un réalisateur, scénariste et monteur qui avait su faire battre le cœur du Québec tout au long de sa carrière de quarante ans. Il avait travaillé, à parts égales, pour le cinéma et la télévision.
M. Beaudin naquit à Montréal en 1939. Après avoir fait l’École des beaux-arts de Montréal, il alla se perfectionner en photographie à Zurich. Il revint au Québec en 1964.
L’année même, il fut engagé par le service d’animation de l’Office national du film. Après un certain temps, il passa à la section des films pédagogiques. Puis il se mit à la cinématographie classique. Sa première fiction, le moyen métrage Vertige (1969), présentait une vision hallucinée de la jeunesse débridée. Son premier long métrage, Stop (1971), étonnait par sa maturité. En 1972, M. Beaudin quitta l’ONF pour faire une incursion dans le cinéma d’horreur. Mais il revint assez vite à l’ONF.
Après Cher Théo (1975), le cinéaste arriva avec un chef d’œuvre de long métrage, J.A. Martin, photographe (1977), qui allait asseoir sa réputation internationale, avec Being at Home with Claude (1992).
Il s’appropria, par la suite, des romans québécois qu’il transposa fidèlement sur pellicule, dont Mario, de Claude Jasmin, et Le matou, d’Yves Beauchemin, O.Q. L’adaptation de ce dernier titre a connu une popularité instantanée aussi bien dans sa version filmique (sortie en salles en 1985) que dans sa version télévisuelle (diffusée sur les ondes de Radio-Canada sous forme d’une série en 1987). Dans la décennie 1990, M. Beaudin se tourna résolument vers le petit écran, réalisant le téléroman L’or et le papier (1990) et plusieurs miniséries à succès, comme Les filles de Caleb (1990), Shehaweh (1992) et Ces enfants d’ailleurs (1997).
En 2004, M. Beaudin signa Nouvelle-France, sa plus ambitieuse production. Deux ans plus tard, il livra sa dernière œuvre en signant l’intimiste Sans elle.
Néanmoins, dans la dernière ligne droite de son existence, il s’attela à l’écriture d’un scénario inspiré des dernières années qu’avait vécu avec lui sa conjointe Domini Blythe, décédée du cancer en 2010. Le scénario devait donner lieu à un film, intitulé provisoirement Quand les mots perdent la parole, qu’il escomptait tourner.
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