Taamusi Qumaq est né le 1er, janvier 1914 sur l'île de Niqsiturlik, dans la Baie d'Hudson. N'ayant jamais fréquenté l'école et ne parlant que sa langue maternelle, il n'en est pas moins considéré comme un modèle de courage et d'acharnement désintéressé au service de sa collectivité.
Sa vie publique débute en 1956. Adjoint du chef de poste de la Compagnie de la Baie d'Hudson à Povungnituk, il participe à l'instauration d'un système d'épargne collective et de prise de décision démocratique qui conduira à la création de la première coopérative non-gouvernementale dans l'Arctique canadien. Il sera ensuite impliqué dans l'établissement d'un nouveau village, Rankin Inlet, dans les Territoires du Nord-Ouest.
De retour à Povungnituk en 1960, il fonde le premier conseil de village dont il sera le chef de 1962 à 1968. Il étend le droit de vote à tous les résidents. À cette même époque, il s'engage définitivement en faveur de l'intégration des Inuits à la société québécoise. Il est membre-fondateur et directeur de la première Caisse populaire inuit au Québec.
Entre 1968 et 1972, il est à l'emploi de la coopérative de Povungnituk et président du comité des parents de l'école. Au cours de voyages au Sud, il découvre la liberté de presse et les institutions parlementaires, deux choses qui le passionneront et l'amèneront à participer à la mise sur pied de la première radio communautaire chez les Inuits et à prendre part aux premières discussions publiques en vue de l'établissement d'un gouvernement régional autonome. Il entreprend aussi des démarches pour obtenir la fondation d'un hôpital à Povungnituk, projet qui se réalisera en 1985.
De 1972 à 1977, il assume le leadership du mouvement de dissidence à la Convention de la Baie de James et dirige l'Association Inuit Tungavingat Nunamini (Debout sur nos terres). Il fait des tournées de conférences au Sud et collabore à la préparation d'un document sur les Inuits dissidents, publié par la Ligue des droits et libertés. Il sera délégué à la commission parlementaire de l'Assemblée nationale sur la législation découlant de la Convention de la Baie de James. Il fonde, à cette époque, le premier musée ethnographique inuit au Québec dont il sera le premier conservateur.
Depuis 1977, il se consacre à la rédaction de deux oeuvres monumentales, uniques au monde, qui témoigneront de la volonté du peuple inuit de projeter son identité culturelle dans l'histoire. Son Encyclopédie surie monde inuit d’autrefois est sortie des presses de l'Université Laval en 1988 et la publication de son Dictionnaire de la langue inuit est prévue en 1989.
Monsieur Qumaq fut aussi délégué à la commission parlementaire de l'Assemblée nationale sur les droits autochtones en 1983 et prit part au débat sur l’autonomie gouvernementale au Nouveau-Québec. Ce projet l'intéresse vivement et, aujourd'hui encore, il continue de s'impliquer dans tous les aspects politiques soulevés par cette question.
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