Jean-Louis Roux est né à Montréal le 18 mai 1923. Après avoir complété ses études classiques au collège Sainte-Marie, il poursuit, de 1942 à 1946, des études de médecine à l'Université de Montréal. En 1944, il est rédacteur en chef du journal des étudiants Le Quartier latin. Depuis 1939, Jean-Louis Roux faisait partie des Compagnons de Saint-Laurent. En 1942, Ludmilla Pitoëff y est invitée à faire la mise en scène de L’Échange dans laquelle ils interprètent les rôles de Marthe et de Louis Laine. Il jouera successivement, avec elle, dans L'annonce faite à Marie, dans Phèdre et dans Le pain dur, ces deux dernières pièces avec Jean Gascon. La fin de la guerre incite Roux et Gascon à renoncer à la médecine et à aller étudier le théâtre à Paris. Ils y travailleront à l'occasion, toujours avec Ludmilla Pitoëff, et feront des tournées importantes qui les amèneront jusqu’en Tunisie, avec Maison de poupée.
De retour à Montréal, à l'automne 1949, Jean-Louis Roux fonde le Théâtre d'essai avec Éloi de Grandmont; il y monte Un fils à tuer, de celui-ci et, en février 1951, Rose Latulippe, dont il est l'auteur. Au mois de juillet suivant, Jean Gascon et lui, avec un groupe de camarades dont Guy Hoffmann et Georges Groulx, annoncent la fondation du Théâtre du Nouveau Monde, dont le premier spectacle, L'avare, sera présenté le 9 octobre 1951. Dès cette date, le cheminement de Jean-Louis Roux se confond avec celui du T.N.M. Il y interprétera près de 150 personnages et y montera plus de 70 pièces d'auteurs aussi variés que Claudel, Jean Barbeau, Shakespeare et Ionesco. Il en sera le secrétaire général de 1956 à 1963 et le directeur artistique de 1966 à 1981.
À la télévision, Jean-Louis Roux a interprété une cinquantaine de rôles dans de grandes émissions dramatiques ainsi que des personnages principaux de feuilletons dont Les Plouffe, Septième nord, etc. Il a joué dans plusieurs films dont Cordélia de Jean Beaudin, L'empereur du Pérou de Fernando Arrabal, Hôtel New Hampshire de Tony Richardson, Les portes tournantes de Francis Mankievicz et Salut, Victor de Anne-Claire Poirier. Jean-Louis Roux est l'auteur d'un reportage épique sur Louis Riel, Bois-brûlés, et il a signé de nombreuses traductions et adaptations pour la scène, dont Othello, Roméo et Juliette et Hamlet, de Shakespeare, Equus, de Peter Shaeffer, La cruche cassée, de Kleist, Tête-à-tête, du Montréalais Burdman, etc.
Président de la Société des auteurs, de 1953 à 1962, secrétaire administratif, puis président du Centre canadien du théâtre, de 1959 à 1968 et vice-président du conseil d'administration de l'Office national du film, de 1974 à 1977, il fut membre du Conseil exécutif de l'Institut international du théâtre, de 1965 à 1971, et directeur général de l'École nationale de théâtre, de 1981 à 1987.
Depuis, Jean-Louis Roux se consacre entièrement à son métier de comédien et de metteur en scène. Entre autres, il a interprété Gaiëv, dans La cerisaie de Tchekhov, Ostwald, dans Fragments d'une lettre de Normand Chaurette, Argante, dans Les fourberies de Molière, Henry, dans Le lion en hiver, etc. Il a monté une création d'André Ricard, Le déversoir des larmes.
Tout au long de sa carrière, Jean-Louis Roux a reçu de nombreuses distinctions, dont le Prix Victor-Morin en 1969, le Prix Molson en 1977, le World Theatre Award en 1985, le Prix Denise-Pelletier en 1987 et, la même année, un doctorat honorifique ès-arts, de l'Université Laval. Il est membre de la Société royale depuis 1982. En 1987, il est fait Compagnon de l'Ordre du Canada, dont il était Officier depuis 1971.
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