Né à Saint-Mont, en France, en 1928, Arthur Lamothe est producteur, réalisateur, scénariste et monteur. Il émigre au Canada en 1953. Au retour d'un séjour en Abitibi comme bûcheron, il entame l'année suivante des études en science économique à l'Université de Montréal. Au terme de ses études en 1957, il entre au Service de l'information de Radio-Canada à titre de recherchiste et rédacteur. Dès cette époque, il s'intéresse au cinéma. Il participe à la fondation de la revue Images (1955-1956) et rédige des chroniques cinématographiques pour Cité libre, Liberté et le Ciné-Club de Radio-Canada (1961).
En 1961, il amorce à l'Office national du film (ONF) sa véritable carrière cinématographique comme recherchiste et scénariste de trois courts métrages. La même année, il signe sa première réalisation, Bûcherons de la Manouane. Le film fait le tour du monde et remporte quantité de prix dont le Voile d'argent à Locarno (1963) et le Grand Prix du Festival du cinéma canadien (1963). Devenu un classique du cinéma québécois, ce film marque les débuts du cinéma socialement engagé. Avant de quitter définitivement l'ONF en 1966, M. Lamothe réalise quatre autres films parmi lesquels on compte La moisson (1966) ainsi qu'un premier film de fiction, La neige a fondu sur la Manicouagan (1965).
En 1964, il fonde la Société générale cinématographique, entreprise pilote de production de films pédagogiques, sociopolitiques et d'actualité. Les années 1967 à 1973 sont dominées par un cinéma documentaire de commandite pour l'Office du film du Québec, la Centrale de l'enseignement du Québec et la Confédération des syndicats nationaux. Il réalise des films d'actualité et des films pédagogiques, et coscénarise avec Gilles Carle La mort d'un bûcheron (1973) et Les corps célestes (1973). Toujours en 1967, il réalise Le train du Labrador, film dans lequel il aborde pour la première fois la réalité montagnaise. En 1969, il réalise, à ses frais, un long métrage très personnel sur la condition ouvrière à Montréal. Sélectionné dans neuf festivals internationaux, Le mépris n'aura qu'un temps (1969) atteint un public important malgré des moyens de diffusion artisanaux. En 1970, il fonde Les Ateliers audiovisuels du Québec afin de garantir son autonomie.
De 1973 à 1983, il réalise avec la collaboration de Rémi Savard La chronique des Indiens du Nord-Est du Québec, série de 13 films divisée en deux volets : Carcajou et le péril blanc (8 films) et La terre de l'Homme (5 films). Cette série de 19 heures est projetée dans plus de 25 manifestations internationales. Elle reçoit le prix L.E.-Ouimet-Molson et la Sesterce d'or à Nyons, en Suisse. Mémoire battante (1983), l'œuvre la plus forte de la carrière de M. Lamothe, vient coiffer cette série d'une présentation de l'univers spirituel des Montagnais, ultime rempart contre l'assimilation. De 1984 à 1988, au terme de l'odyssée montagnaise, il cède l'ensemble de sa documentation audiovisuelle à un organisme attikamek-montagnais, sous forme d'un fonds d'archives composé de 81 vidéocassettes thématiquement organisées.
En 1980, il devient le premier lauréat du prix Albert-Tessier (Prix du Québec). Il participe à la fondation de l'Association professionnelle des cinéastes du Québec (1964), à celle de l'Association des producteurs de film du Québec (1966) et à l'organisation de la Première rencontre internationale pour un nouveau cinéma. S'ensuivront La conquête de l'Amérique (1992), L'écho des songes (1993) ainsi que plusieurs courts et moyens métrages ainsi que films à caractère pédagogique. Son engagement envers les premiers peuples de ce continent l'a naturellement amené à siéger au conseil d'administration de Terres en vues, société pour la diffusion de la culture autochtone. Le Festival des films du monde lui rend hommage en août 1996 à l'occasion de la présentation de son film Le silence des fusils, son vingtième long métrage sur les Amérindiens.
Le cinéaste vient de terminer Le rêve et le libéralisme, documentaire d'une heure montrant, par le moyen de portraits, comment des autochtones ont négocié le changement brutal de civilisation. Des autochtones s'y expriment en innu, en inuktitut, en attikamek, en cri, en abénaquis, en micmac, en mohawk... M. Lamothe prépare actuellement une série télévisuelle d'envergure intitulée Premières Nations. Cette collection racontera en 13 films l'histoire des premiers peuples qui ont vécu sur notre terre, qui ont nommé ses rivières, ses montages et ses arbres. La diffusion est prévue pour l'an 2001, tant au Québec qu'au Canada.
Depuis sa nomination, Arthur Lamothe a réalisé, en 2005, une série télévisuelle de 13 films intitulée Mémoire antérieure sur la culture amérindienne. Il termine, par ailleurs, un documentaire en Acadie intitulé Les pêcheurs de l'île Lamèque.
(Mis à jour en mai 2007)
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