L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Clémence DesRochers

Chevalière (2001)

Née à Sherbrooke, Clémence DesRochers grandit dans cette ville qui lui inspire quelques très beaux poèmes et de superbes chansons. À l'âge de 17 ans, elle « débarque » à Montréal où, après avoir terminé l'École normale, elle enseigne pendant une très courte période. Elle entre au Conservatoire d'art dramatique. Pendant l'été, elle se joint à la Roulotte de Paul Buissonneau. À sa sortie du Conservatoire, son premier engagement consiste à tenir un rôle à Radio-Canada dans une série pour enfants intitulée Rodolfe. Viennent ensuite les engagements pour jouer dans La famille Plouffe, La côte de sable, Le pain du jour, ainsi que dans Grujot et Délicat.

En 1957, elle débute au cabaret Saint-Germain-des-Prés aux côtés de Jacques Normand. Puis, en 1959, c'est l'année des Bozos. Presque tous inconnus à l'époque, ils avaient pour nom Léveillée, Brousseau, Ferland, Lévesque, Blanchet, Gagnon et Clémence. En 1964, elle signe le livret de la première comédie musicale québécoise, Le vol rose du flamant. En 1965, c'est la rencontre avec Yvon Deschamps et l'ouverture de la boîte Chez Clémence dans le Vieux-Montréal, de même que la période de deux revues avec, comme troisième partenaire, le comédien maintenant décédé Gilbert Chénier.

Ensuite commence la longue aventure des boîtes à chansons. Les propriétaires du Patriote décident de baptiser en son honneur la salle située au-dessus de la célèbre boîte. C'est donc au Patriote à Clémence qu'elle présente ses revues musicales : La grosse tête, en 1968, avec Marc Favreau et Gilbert Chénier, Les girls, en 1969, avec Louise Latraverse, Diane Dufresne, Paule Bayart et Chantal Renaud, La belle amanchure, en 1970, avec Pierre Labelle, René Angelil et Françoise Lemieux, C'est pas une revue c't'un show, en 1971.

En 1976, elle commence l'enregistrement de l'émission quotidienne Les trouvailles de Clémence. Cette émission aura un tel succès qu'elle durera trois ans. En 1977, après vingt ans de carrière, Clémence DesRochers revient sur scène à l'Outremont pour Mon dernier show. En 1980, l'émission Les retrouvailles de Clémence connaît un succès sans précédent, elle obtient même deux Félix au gala de l'ADISQ, l'un pour le meilleur show de l'année et l'autre pour le meilleur scripteur. En 1983, elle monte sur scène pour présenter Plus folle que jamais. Cette même année, elle reçoit la médaille Jacques-Blanchet. Le derrière d'une étoile suivra en 1986, et J'ai show sera présenté en 1989. Finalement, elle quitte définitivement la scène en avril 1994 avec le dernier spectacle De retour après la ménopause.

En 1994, Clémence DesRochers reçoit un doctorat honoris causa de l'Université de Sherbrooke, de même que le prix Hommage de la Bourse Rideau.

De 1995 à 2001, elle anime Les p'tits bonheurs de Clémence, un magazine diffusé à l'antenne de Radio-Canada. Toujours à cette antenne, elle animera l'été prochain Le monde de Clémence. En février 2001, elle reçoit le prix Hommage au gala des Oliviers pour l'ensemble de sa carrière.

Depuis 1990, elle est présidente d'honneur de l'exposition Les Femmeuses, chez Pratt & Witney, elle est marraine, depuis 1997, de la fondation pour l'art thérapeutique et l'art brut, et elle s'occupe, depuis un an, de l'œuvre des Petits Frères des pauvres.

Auteure, interprète, comédienne, animatrice, Clémence DesRochers sait toujours rejoindre un public qui lui reste fidèle depuis plus de quarante ans.