L'Ordre national du Québec - Honneur au peuple du Québec - La plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

Max Gros-Louis (1931 – 2020)

Officier (2011)

Fin diplomate, Max Gros-Louis, surnommé Oné Onti (« pagayeur » en wendat), a consacré l’essentiel de son existence à la politique. C’est l’un des plus mythiques personnages à avoir défendu les droits des Autochtones et à avoir milité pour leur reconnaissance internationale. Ses armes ont été sa voix et le dialogue.

M. Gros-Louis vit le jour, en 1931, à Wendake, un petit territoire autonome enclavé dans l’agglomération de Québec et capitale de la nation huronne-wendate. Il a fréquenté l’école amérindienne de son village natal et l’Académie de Loretteville. Par la suite, bien que désireux de pousser sa formation, il n’a pas pu s’inscrire à de grandes écoles, car, à l’époque, les Amérindiens n’avaient pas accès aux études supérieures au Canada. N’empêche qu’il n’a pas tardé à se familiariser sérieusement avec le droit autochtone et les textes y afférents, dont la Constitution canadienne, les lois provinciales et fédérales, notamment la Loi sur les Indiens, les traités et autres.

Il a été le grand chef élu (1964-1984, 1987-1996, 2004-2008) de la nation huronne-wendate. Il a également occupé les postes de directeur de l’Assemblée des Indiens du nord de l’Amérique, de vice-chef et directeur de l’Assemblée mondiale des Premières Nations ainsi que de directeur du conseil international indien de l’Assemblée internationale des Premières Nations. Il participa à la fondation de l’Association des Indiens du Québec, en 1965, puis de la Fraternité des Indiens du Canada (maintenant l’Assemblée des Premières Nations) en 1969. Très tôt, il a eu le souci de regrouper les Autochtones du pays et de l’extérieur. Toute sa vie durant, il s’est fait ambassadeur et catalyseur de la culture amérindienne.

M. Gros-Louis prenait part à de nombreuses émissions télévisuelles d’affaires publiques et culturelles, qui l’ont amené à côtoyer, sur et hors plateaux, des personnalités telles que Charles de Gaulle et Jacques Chirac. Il a prononcé des conférences devant divers groupes universitaires tant au Canada qu’à l’étranger. Investi dans de multiples causes, il a aussi souvent été invité à présider des manifestations politiques, culturelles et sportives.

Reconnu comme un sage par plusieurs nations autochtones du Canada, M. Gros-Louis avait été reçu officier de l’ordre national de la Légion d’honneur et chevalier de l’ordre national du Mérite de France. Il a maintes fois été honoré et décoré à l’international, en particulier par l’Académie diplomatique de la paix, en 1986, alors rattachée à l’Organisation mondiale de la presse diplomatique.

Du reste, M. Gros-Louis s’est fait guide de chasse, de pêche et de trappe, puis entrepreneur dans les années 1950. Il se démarquait dans la vente au détail et l’artisanat amérindien; il a d’ailleurs été vice-président de l’Association professionnelle des artisans du Québec pendant une dizaine d’années.

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