Jacques Lacoursière était un historien fort connu du grand public. Il lui a fait connaître et aimer le passé du Québec, et ce, autant par ses écrits et ses conférences que par ses activités de diffusion radiophonique et télévisuelle. Au gré d’une démarche originale, il a mené un travail de pionnier, comparable à celui de Fernand Seguin pour la vulgarisation scientifique. Il n’a pas hésité à s’engager dans nombre de comités et de conseils où, sans relâche, il a milité en faveur d’une diffusion élargie de l’histoire et d’une appropriation collective du passé. Son œuvre éducative et pédagogique dénote un souci de partage du savoir.
Jacques Lacoursière naquit à Shawinigan en 1932. Il obtint un baccalauréat ès arts du collège de Lévis (1953) et un baccalauréat en pédagogie de l’école normale Maurice-L.-Duplessis (1960), un établissement trifluvien où il fit la rencontre déterminante de Denis Vaugeois, qui y enseignait l’histoire. Puis il a fréquenté l’Université de Montréal, y décrochant une licence en pédagogie. Quelques années plus tard, il a effectué une maîtrise en histoire à l’Université d’Ottawa.
Il a connu d’abord le monde du travail aux côtés de son père, qui tenait l’Imprimerie Lacoursière, au centre-ville de Shawinigan.
Dans la décennie 1960-1970, il était archiviste et professeur d’histoire au séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières ainsi qu’enseignant au Centre d’études universitaires de Trois-Rivières. En 1962, il se lança, notamment avec Gilles Boulet et Denis Vaugeois, dans la formidable et remarquable aventure du mensuel historique grand public Le Boréal Express, conçu comme un véritable journal. En 1968, il entra au Service général des moyens d’enseignement du ministère de l’Éducation, où il créa la toute première émission de Radio-Québec : En montant par la rivière. En 1969, il devint attaché politique au ministère des Affaires intergouvernementales, créé deux ans plus tôt.
En 1970, il devint recherchiste pour le téléroman Les forges du Saint-Maurice, qui allait passer à l’antenne de la Société Radio-Canada de 1972 à 1975. En 1977, il était recherchiste pour la mini-télésérie biographique Duplessis qui, scénarisée par Denys Arcand, a été présentée sur les ondes de la Société Radio-Canada en 1978. Bien ultérieurement, en 1996, il a été recherchiste, coscénariste et narrateur pour la télésérie Épopée en Amérique : une histoire populaire du Québec du réalisateur Gilles Carle.
En 1979, il devint, pour le reste de sa vie professionnelle, pigiste-consultant spécialisé dans l’histoire canadienne.
De 1990 à 1993, il présidait la Société de développement du Musée de la Nouvelle-France. Entre-temps, en 1991, il fut, pour le compte du ministère fédéral des Communications, conseiller spécial relativement à l’Accord France-Canada pour la coopération et les échanges dans le domaine des musées, lequel a été signé à Paris, en novembre 1990, pour entrer en vigueur un an plus tard.
De 1994 à 2004, il animait des émissions et des chroniques à la radio et à la télévision de la Société Radio-Canada. Pendant toute cette période, il était à la barre de l’émission radiophonique hebdomadaire J’ai souvenir encore.
Enfin et surtout, pendant une bonne partie de sa carrière, M. Lacoursière a multiplié les ouvrages, les articles et les fascicules qui ont su toucher des publics très divers. En 1968, il fit paraître, comme rédacteur et codirecteur de publication, Histoire 1534-1968. En 1979, il entreprit, en collaboration avec Hélène-Andrée Bizier, la publication par fascicules (sous forme de revue hebdomadaire) de l’œuvre semi-encyclopédique Nos Racines : histoires vivantes des Québécois. Puis, il s’attela à la rédaction de son grand œuvre, Histoire populaire du Québec, divisé en cinq époques : tome 1 – Des origines à 1791 (1995); tome 2 – De 1791 à 1841 (1996); tome 3 – De 1841 à 1896 (1996); tome 4 – De 1896 à 1960 (1997); tome 5 – De 1960 à 1970 (2008).
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